Aujourd’hui, nous commençons une série de plusieurs articles sur un thème très général, celui des enfants qui ont des difficultés à l’école. Bien entendu, en même temps que nous évoquerons les difficultés, nous vous parlerons aussi de la façon dont nous les prenons en charge à Touchatou, en coopération avec les familles.
L’enfant a des difficultés, il n’est pas un problème
Quelle que soit la raison, les enfants qu’on appelle habituellement « à problèmes » sont simplement des enfants qui ont besoin de plus d’aide, de compréhension et de support que d’autres enfants. Cette expression d’enfant à problème est à bannir, car elle rend l’enfant coupable et responsable d’une situation qui lui est imposée par les circonstances, sa santé, etc. C’est la même chose dans le monde du handicap, où on parle de « personnes en situation de handicap » et pas « d’handicapés ».
Pour donner un exemple simple : si un enfant a des difficultés à apprendre à lire, ces difficultés ne sont importantes que dans une société de l’écrit. L’enfant est dans une situation où il a plus de mal à acquérir un savoir requis par son environnement, mais l’enfant n’est pas, l’enfant n’est jamais un problème.
La grande variété des difficultés d’apprentissage
L’enfant est intelligent, mais il a des difficultés neurologiques pour apprendre, c’est la famille de la dyslexie et de la dyscalculie. Selon l’importance du trouble et la précocité de la détection, on va aider l’enfant de différentes manières, pour qu’il puisse compenser plus ou moins complètement.
L’enfant est intelligent, mais il a des difficultés supérieures à la moyenne pour se concentrer. Comme la dyslexie, le trouble de l’attention et de l’hyper-activité est un trouble neurologique et pas simplement une attitude d’enfant indiscipliné.
L’enfant est intelligent, mais il a un trouble physique qui l’empêche de participer correctement aux activités de la classe. Cela peut être un problème de vue, d’audition ou, par exemple, un bégaiement (dont les causes sont complexes, sans doute à la fois physiques et psychologiques).
L’enfant a des troubles de communication qui appartiennent au spectre de l’autisme, ou bien il est trisomique. Selon la nature et l’intensité de son trouble, il peut parfaitement être intégré à une classe et en tirer le plus grand profit (et nous croyons, à Touchatou, que toute la classe bénéficiera de sa compagnie).
Enfin, quand toutes les causes physiques ont été éliminées, il se peut qu’un enfant ait des difficultés psychologiques. Même très jeune, un enfant, un bébé ressent les émotions autour de lui et peut être impacté par des problèmes familiaux.
Détecter et identifier, pour surmonter
Il faut pouvoir détecter ces troubles de l’apprentissage le plus vite possible, mais ne pas s’inquiéter trop tôt, pour rien. Plus on détecte rapidement un problème plus on peut commencer rapidement à le résoudre et éviter à l’enfant de perdre sa confiance en lui en se sentant « nul ». Mais si on s’inquiète trop tôt, qu’on voit des difficultés là où il n’y a qu’un enfant qui prend son temps, on va lui mettre, même inconsciemment, une pression inutile qui sera contre-productive.
Oublier les normes : chaque enfant se développe à son rythme
A son rythme, mais malgré tout dans un cadre global.
Un enfant qui saurait lire à six mois serait un génie, un enfant qui ne saurait pas lire à dix ans a de grosses difficultés. Maria Montessori a développé la notion de « période sensible » qui recouvre et développe les phases d’apprentissage généralement considérées en pédiatrie.
La bonne question est plutôt « mon enfant est dans la période sensible de la lecture et il n’arrive pas à apprendre à lire » que « mon enfant ne sait pas lire au même âge que son grand frère« .
Identifier les « problèmes », avant même les retards
Encore une fois, plus on intervient tôt, plus les choses vont se corriger facilement, car l’enfant ne rentre pas dans une logique d’auto-dévalorisation et ne fuit pas l’activité d’apprentissage pour ne pas échouer. Pour certains troubles, comme la dyslexie, les débuts d’apprentissage de la lecture, avec des livres très illustrés, peuvent masquer la difficulté et conduire à un dépistage plus tardif.
C’est à la fois l’avantage et l’inconvénient de la méthode globale, qui permet à des enfants de reconnaitre des mots sans les analyser et va donc leur permettre de bien démarrer la lecture de mots, mais pas de poursuivre sur la lecture de textes.
Nos encadrantes et maîtresses ont été formées pour identifier ces difficultés, faire le tri entre ce qui relève de la personnalité et des goûts de chaque enfant et ce qui signale une véritable difficulté.
Identifier le « bon problème »
Un fait (ne pas arriver à lire, pour faire simple), peut avoir des causes très différentes :
- problème de vue
- problème d’audition, puisque l’apprentissage de la lecture se fait à voix haute
- dyslexie
- problème de compréhension de la langue
- etc.
C’est donc en analysant les différentes activités de l’enfant, la façon dont il joue, « travaille » (au sens Montessori du terme, là encore), qu’il sera possible de comprendre ce qui se passe.
La coopération entre les parents et les professionnels
Cette identification des difficultés d’apprentissage n’est pas un diagnostic qu’une maitresse ferait toute seule dans la classe. La première étape est d’en parler avec les parents (et donc de vérifier, déjà, si le comportement est identique à l’école et à la maison, par exemple en cas de soupçon de TDAH), puis de conseiller un rendez-vous avec un spécialiste, pédiatre, opthalmo, ORL pour la détection des troubles physiques, orthophoniste en cas de dyslexie/dyscalculie.
L’apport des méthodes de type Montessori et de l’éducation positive
Les avantages d’une école comme Touchatou sont nombreux et, comme promis, nous allons vous détailler ce que nous faisons et que vous pouvez faire pour chacune des difficultés évoquées dans cet article « introduction ».
D’une manière générale, les ateliers de psychomotricité, les lettres rugueuses, les tours, etc. permettent à l’enfant de mettre en œuvre plusieurs zones de son cerveau pour apprendre les lettres ou les nombres. Il ne se contente pas de reconnaître visuellement une lettre ou un groupe de lettres, il les associe à une sensation physique. C’est une des méthodes employée par les « sportifs de la mémoire », c’est aussi un mode de fonctionnement qui peut correspondre à certains autistes.
Rendre l’enfant autonome, comme nous le faisons, lui proposer des activités en petits groupes qu’il va choisir, permet d’aider les enfants hyper-actifs. Tout le travail que nous faisons sur la vie en société leur donne les outils pour se gérer, peu à peu.
Enfin, une éducation qui cherche à développer la fierté que l’enfant a de lui-même, à valoriser ses réalisations sans entrer dans une logique de compétition, permet à tous ces enfants d’échapper au sentiment d’échec qui ne peut que renforcer leurs difficultés.
Catégorie: Education
Mots-clés : asperger, autisme, dyscalculie, dyslexie, éducation positive, Montessori, période sensible, TDHA
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