La nécessité d’une éducation bienveillante
En préscolaire et au début du primaire, l’essentiel des apprentissages « techniques » (par opposition à l’apprentissage de la vie en communauté et de l’autonomie), l’essentiel des apprentissages techniques, donc, se concentre sur la lecture et l’arithmétique. Un enfant qui a des difficultés va se sentir en échec permanent par rapport à ses camarades.
Dans notre précédent article, nous vous avions brièvement parlé des personnes célèbres qui ont fait de grandes choses ou de grandes oeuvres « malgré » leur dyslexie.
« Malgré » n’est pas le terme exact. La dyslexie va pousser les enfants à « voir » différemment, à utiliser d’autres zones de leur cerveau, à penser de façon plus imagée. Si on accompagne correctement l’enfant, les efforts qu’il va faire pour surmonter sa dyslexie vont lui apporter des compétences supplémentaires.
C’est tout le pouvoir de l’éducation positive : montrer à l’enfant ce qu’il est capable de faire, insister sur ses succès, l’empêcher de se dévaloriser parce qu’il ne réussit pas aussi bien que ses camarades. Bref, lui faire comprendre ce dont nous sommes persuadés : que chaque parcours et chaque individualité sont uniques.
Pour arriver à cela, nous avons plusieurs principes, comme éviter les classements et les notes, valoriser autant les savoir-être que les savoir-faire, donner à l’enfant des responsabilités dès son plus jeune âge.
Psycho-motricité et apprentissage des lettres par les sens
Maria Montessori appelait son matériel « abstraction matérialisée ». Quand on vous disait que l’écriture est une succession de symboles et d’abstraction pour arriver à retraduire une chose ou une idée concrète… la méthode Montessori fonctionne parce qu’elle rend concrète cette suite d’opérations abstraites.
Que ce soient les lettres rugueuses, pour l’alphabet, ou la « tour rose » pour l’arithmétique, la pédagogie Montessori est basée sur une expérience concrète qui va beaucoup plus loin que les habituels jouets pour les jeunes enfants (comme les simples cubes avec des lettres, qu’on a inventé bien avant la naissance de Maria Montessori).
Les lettres rugueuses sont des formes « rugueuses » (abrasives) collées sur des cartons de différentes couleurs pour les consonnes, les voyelles ou les combinaisons de lettre. L’enfant commence à apprendre les lettres par groupe de trois planchettes bien différenciées (couleurs et formes différentes). La combinaison du toucher et des couleurs aide à mémoriser plus facilement des lettres dans des groupes où on évite volontairement les lettres qui se ressemblent trop. L’enfant énonce en même temps le son de la lettre et pas son nom : il va dire, par exemple « Ne » et pas « Ene ». Cela améliore l’association son-image qui est un des gros problèmes de la dyslexie.
Le fait de retracer la lettre avec la main, d’après le modèle rugueux, en même temps qu’on l’apprend, facilite l’incorporation de sa forme, à un moment où le tracé de la main est hésitant. Autrement dit un mouvement de la main est plus facile que de tenir un stylo sur une feuille.
Des études ont aussi montré que des enfants qui s’entrainent à calculer avec des abaques et du matériel physique s’adaptent mieux que ceux qui ont travaillé avec du matériel virtuel (des illustrations dans un livre ou au tableau).
En conclusion, en alliant des méthodes pédagogiques aujourd’hui reconnues comme plus efficaces que les méthodes classiques et une éducation positive, un environnement comme celui de Touchatou est bien plus favorable pour un enfant dyslexique qu’une école traditionnelle.
Catégorie: Education
Mots-clés : dyslexie, éducation positive, Montessori
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