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Méthode Montessori 2.0 : Céline Alvarez et les lois naturelles de l’enfant

Une classe Touchatou

Maria Montessori a jeté les bases de la pédagogie moderne. Elle a fait partie de ces précurseurs qui ont ouvert les portes d’une éducation différente, plus axée sur l’enfant, ses besoins et son autonomie, au lieu de le considérer comme une machine à apprendre et à obéir.

Maria Montessori avec un jeune garçon

Maria Montessori avec un jeune garçon

C’est en 1899 que cette femme médecin et psychiatre commence à développer ses méthodes éducatives, d’abord auprès d’enfants en situation de handicap. C’est plus tôt que Rudolf Steiner (1906) ou Alexander Neill (l’école des Libres Enfants de Summerhill a été fondée en 1921).

Sa pédagogie a résisté au temps et, contrairement à certaines expériences, n’a jamais été critiquée pour des tendances sectaires ou d’autres problèmes. Mais heureusement, le monde de la pédagogie, en particulier pour les tout-petits, ne s’est pas figé avec Maria Montessori.  Des pédagogues comme Freinet dans les années 30, Loris Malaguzzi, dans les années 60, ont continué à faire progresser la pédagogie. Plus récemment, c’est Céline Alvarez qui a fait progresser les « méthodes Montessori » avec les dernières avancées des neuro-sciences.

Nous résumons souvent la pédagogie de Touchatou comme une « pédagogie inspirée par Maria Montessori », mais nous ne nous limitons pas à celle-ci. Nos équipes sont régulièrement formées, en particulier à la « méthode Céline Alvarez ». C’est d’ailleurs pour cela que nous ne sommes pas une école Montessori officielle. 

Céline Alvarez : utiliser Montessori sans s’enfermer dans un dogme

Voici l’occasion de comprendre comment elle développe et améliore les idées de Maria Montessori.

Les travaux du Dr Montessori n’ont été qu’un point de départ dans notre travail. […] Nous avons soustrait de la proposition Montessori ce qui ne semblait pas ou plus adapté, comme les plages quotidiennes systématiques de 2 à 3h de travail individuel (matin et soir). Nous avons également d’autres, activités plus traditionnelles telles que puzzles, jeux de constructions, etc… Ce que la pédagogie Montessori officielle n’autorise pas : elle impose une liste stricte de matériels avec laquelle aucun autre ne peut cohabiter.

[…]Nous avons retravaillé l’entrée dans la lecture en la recentrant sur la relation humaine, nous avons focalisé notre attention sur le développement des compétences exécutives des enfants […] nous avons proposé une posture de l’enseignant plus directive et plus active [… avons mis l’accent sur les activités collectives et le lien entre les enfants […] avons ajouté de la vie, de la spontanéité, de la joie ! Céline Alvarez

Rien de tout cela n’est en désaccord avec les méthodes de Maria Montessori, qui était avant tout pragmatique et en recherche permanente.

Céline Alvarez a quitté l’Éducation Nationale car elle se sentait dans un système trop rigide. Elle développe aujourd’hui ses idées en Belgique.

Les « changements » liés à la mise en place de la pédagogie de Céline Alvarez

Cet article décrit les modifications qui ont dû être faites dans une école traditionnelle : des meubles à auteur des enfants, mais aussi une organisation où l’élève a des tâches à réaliser, pour lesquelles il s’organise en autonomie. En tenant compte de l’autonomie plus grande des enfants, qui sont en primaire et pas en maternelle, c’est exactement ce que l’on fait à Touchatou, mais sur la journée.

Portrait de Céline Alvarez

Portrait de Céline Alvarez

Le rôle de l’enseignant n’est plus de transmettre de façon hiérarchique et autoritaire un savoir, mais d’aider un enfant à acquérir les savoirs. Cela lui donne, ou lui permet de retrouver le goût de l’apprentissage. La mécanique à acquérir des compétences est lancée, avec un moteur interne !

Un autre point essentiel, qui se pratique dès la maternelle, c’est que l’enfant va se mettre à aider ses camarades et participer à la transmission du savoir.

Apprendre à apprendre, savoir être avant de savoir

L’avantage – et l’inconvénient pour certains parents – de ces méthodes, c’est qu’elles posent les fondations de savoir beaucoup plus importants que les simples connaissances scolaires. On peut donc avoir une impression de moindre efficacité, de lenteur voire même de retard par rapport à d’autres enfants dans des structures scolaires plus classiques.

En privilégiant le goût de l’apprentissage et l’autonomie, ces méthodes permettent à l’enfant de se prendre en charge et de réussir sur le long terme. Elles fonctionnent parce qu’elles sont en accord avec ce que Céline Alvarez appelle « Les lois naturelles de l’enfant ». 

Les lois naturelles de l’enfant

Pour Céline Alvarez, l’enfant est naturellement curieux, désireux d’apprendre et capable de le faire. Par contre les structures rigides vont étouffer ces capacités, en le forçant à apprendre des choses qui l’intéressent moins, où il va moins réussir.

Le mettre dans une situation d’autonomie (encadrée par l’adulte, bien sûr) lui permet au contraire d’éprouver du plaisir, de « jouer » (alors qu’à l’inverse, Maria Montessori appelle « travail » les activités ludiques qui servent de support à des apprentissages) et d’éviter les fatigues, frustrations et résistances liées au refus des contraintes.

C’est clairement plus facile à faire en maternelle qu’à l’entrée au collège ou au lycée : parce que l’enfant n’a pas encore acquis de mauvais réflexes, parce que les savoirs qu’on lui propose sont directement plus utiles pour lui que l’échelle des logarithmes, mais cela permet aussi à l’enfant d’entrer au collège avec une autonomie beaucoup plus grande.

Environ un siècle sépare les deux portraits qui illustrent cet article. En matière d’éducation, c’est énorme. Et c’est remarquable que les découvertes de Maria Montessori soient encore adaptées à notre époque, d’une part, et améliorées par d’autres pédagogues.

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